-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez|

"Rien... j'suis juste le reflet de vos propres horreurs !"

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Severin L. Sloan
Severin L. Sloan
Why so serious ?
Why so serious ?
Age du joueur : 40
Lieu de naissance : Hospital of Mercy - Hell's Kitchen (NY)

Who am I ?
Groupes:
Relation with the others:
Traits de caractères:
"Rien... j'suis juste le reflet de vos propres horreurs !" Empty
MessageSujet: "Rien... j'suis juste le reflet de vos propres horreurs !" "Rien... j'suis juste le reflet de vos propres horreurs !" EmptyDim 30 Oct - 17:19


SLOAN sEveRiN LeSLie
Feat. Kiefer Sutherland

Anniversaire ▬ 10 janvier 1984 Groupe ▬ Dévastateur Etat Civil▬ En couple Travail ▬ Diagnosticien Habitudes ▬ A un rire assez... particulier, d'ailleurs rit souvent de façon nerveuse et déchainée à des situations dramatiques, est le premier à se marrer en pleine séance de film d'horreur, crie comme une fille, est politiquement incorrect, sort toujours des blagues vaseuses et humiliantes sur l'homosexualité, cogne de toutes ses forces si on n'est pas d'accord avec lui, est toujours le déclencheur de n'importe quel conflit, ponctue chaque phrase par un "ben ?", un "t'inquiète" ou encore un clin d'oeil sans compter les surnoms doux et délicats qu'il réserve à ses "amis", collectionne les conquêtes et défoule sa hargne sur ses dernières tout en les traitant de sous-m*rde la moitié du temps...


Prologue

PSYCHOLOGIE ▬ Que pourrait-on dire d'un garçon revêche, tricheur, lâche et mauvais joueur ? D'un garçon qui, dès que vous le sermonnez, s'amuse à vous tenir tête un sourire aux lèvres, et dont les yeux brillent d'une étonnante vivacité mais aussi intelligence. Oui, une intelligence presque malsaine. Un génie coincé dans le corps d'un morveux des mauvais quartiers et doué d'un cynisme à nul autre pareil. Voici donc Severin L. Sloan dans toute sa splendeur, sa décadence mais aussi sa beauté. Car il n'est être plus beau que celui qui s'élève et, à plus forte raison, écrase les autres par l'arrivisme le plus complet. Voici ce qu'est réellement Severin : un être dépourvu de raison, mais pas pour autant banalement fou, et qu'une ne connaît qu'une seule morale : parvenir et à tout prix. Seulement, certains prix ont certaines conséquences qu'il apprendra amèrement bien plus tard dans son existence...

Personnage éloigné des autres, Severin est avant tout une curiosité qui, au fil des ans, n'a eu de cesse de se chercher afin de mieux se fondre dans le moule de l'humanité. Vous savez ? Celui où nous nous ressemblons tous, où nous aimons faire la fête entre copains, sortir jusqu'à pas d'heure, danser sur la même musique et vibrer sur les mêmes films, ce genre de choses... Il aura alors essayé de se calquer sur ce modèle à être et à avoir, s'efforçant, comme il le dira si bien lui-même, à se trahir et se rabaisser pour mieux "coller" au commun des mortels. Seulement, Severin n'a jamais été le commun des mortels. Il est, hélas, trop évolué, trop développé intellectuellement parlant pour trouver son semblable dans une seule existence. Penseur dans l'âme, il vibrait au gré de choses plus profondes encore, s'intéressait à ce qu'il a longtemps considéré comme de la déviance, le rendant si vil, si misérable en face des autres -quand beaucoup prêchaient la paix sur terre et qu'il arrivait, tambours battant, pour annoncer que pour préparer la paix il fallait encore préparer la guerre. Et d'ajouter que tous les hypocrites pouvaient être désignés dans leur désir de sauver l'humanité... Oui, c'est un marginal. Ou un "malade mental" comme disait si bien son père.

Il a toujours voulu vivre. Et il y avait de ces journées monotones où, seul chez lui, ou encore entouré des rumeurs de la rue, des cris et des jeux de ses frères et soeurs, il se prenait à rêver à toute autre chose. Il se penchait alors à la fenêtre et songeait : "un jour, une météorite s'écrasera sur notre appartement et alors nous brûlerons tous. Maman brûlera, papa brûlera, mes frères et mes soeurs et moi aussi. Nous brûlerons. Au moins, nous aurons vécu quelque chose dans cette horrible journée". Severin a toujours recherché le frisson, la sensation, la trouille, la douleur, l'amour, le désir... et plus tout ceci était fort, mieux c'était. A son frère qui lui posait la question de savoir pourquoi il trouvait les films d'horreur si excitants, il répondit : "vaut mieux ressentir ça que d'être une planche de bois". Et c'est ce qu'à ses yeux ils étaient tous : une planche de bois. Ou encore des fourmis s'affairant à la même tâche tous les jours que dieu faisait...

Beaucoup de monde ont considéré et considèrent encore ce gosse comme un dément. Le genre de méchant gamin qui pouvait ricaner dès qu'un enfant tombait de vélo. Le genre d'adolescent qui se moquait dès qu'un d ses camarades se trompait au tableau. Le genre d'homme prenant avec la plus parfaite des ironies tous les reproches que l'on peut lui faire vis-à-vis de son ancienne vie... et d'un certain monsieur d'ailleurs. L'humour noir n'a jamais tué personne, voila bien son credo. Et cette "démence" n'était rien d'autre que cela : du sarcasme pur et simple, sans ambiguïté aucune. Juste le fait que certaines choses arrivaient à le faire rire par leurs absurdités ou leurs grossièretés ni plus ni moins. Est-ce être fou que d'être décalé ? Il faudrait un jour qu'il se penche sur la question...

POINTS FORTS ▬

Severin a une culture cinématographique relativement élargie et aime beaucoup les films d'horreur. Lorsqu'il ne cite pas du Nietzsche, entre deux ou trois marravages de tronche de zombies "ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" suivi d'un "bbwaahahaha !!" significatif... il cite généralement des pans entiers de ces références ciné ce qui, à la longue, doit sûrement être crispant -chais pas, je l'ai pas encore eu dans mon groupe.

C'est cependant cette culture des films d'horreur mais aussi cet esprit assez... philosophique finalement qui fait toute la différence - notamment lorsque son groupe est attaqué ou lorsqu'il y a une baisse de moral général. Curieusement, ses paroles ont le don d'apaiser, sinon de requinquer.

Inutile de dire que Severin a un QI plus élevé que la normale et donc un esprit analytique assez... poussé ! De plus, il est aussi fin stratège et se montrera ainsi assez bon lorsqu'il s'agira de bâtir des plans afin de s'en tirer le mieux possible ! C'est donc dans ce genre de situations que l'on peut compter sur lui !

Il ne faut pas non plus oublier que Severin est médecin et peut alors porter les premiers soins... et aller bien au-delà. En tant que diagnosticien, il est aussi paré à toute éventualité de maladies ou de blessures étranges voire surnaturelles et s'efforcera ainsi de les guérir voire, au mieux, de les éliminer !

Severin, tu peux pas le tuer... NAN ! Comment oserais-tu tuer le seul mec capable de te sauver la vie, MUUUAHAHHAHAAAAA ??!

POINTS FAIBLES ▬

Severin a souvent la sale manie de ramener sa gueule et déjà ça ça donne vraiment envie de le frapper. Il peut PAS s'empêcher de balancer sa science et d'ailleurs il n'hésite pas un seul instant et d'une parce qu'il se sent supérieur (et dans un sens il a pas tort... du moins intellectuellement parlant) et de deux, bah, parce que ça vous emmerde -ce qui est une très bonne raison pour enfoncer un peu plus le clou ^^

Si un jour vous vous mettez à écouter de la musique ou une radio particulière, il changera. Ici on n'écoute QUE ce qu'il aime et à plein régime ! Ca vous plaît pas ? Bah c'est la même chose !

Il angoisse facilement (et pète une durite facilement aussi) et se ronge donc souvent les ongles sur un regard bouffé de trouille, un peu comme un autiste soudain entouré d'une vingtaine de personnes dans l'attente qu'il décroche un mot. Dans des moments pareilles, mieux vaut ne pas l'approcher au risque de finir en bouillie pour chat...

Il fume, oui, et très souvent. Constantine à côté c'est un p'tit joueur ! Et dès qu'il sent que cela vous dérange, dès que vous lui en faites la remarque, il vous balance juste sa fumée dans la tête histoire de vous calmer.

Il a aussi quelques tics de langage, fait claquer sa langue et ce dès qu'il sait qu'il a raison et qu'il veut le prouver. Un jour, un type lui a dit "fais ça encore UNE fois, Salaud, et je te la fais bouffer !!" bah c'est lui qui a bouffé la sienne ! Non mais aussi faut le comprendre Sev'... il venait juste d'essuyer une attaque de zombies assez méchante donc...

Et pour finir (quoique... rien n'est jamais fini avec lui) il dit souvent "je confirme", "en effet", "bien vu", "well done" ou encore "certes"... des mots qui veulent rien dire, du moins dans notre monde de gens normaux. Quoique... où est la normalité maintenant je vous le demande ?

APPARENCE ▬

Severin L. Sloan n'est pas d'un gabaris impressionnant, bien au contraire. Mesurant 1 mètre 78 pour quelques 77 kilos (bien en chair mais pas trop), personne ne pourrait le définir comme quelqu'un d'absolument athlétique ni même de très agile ou encore de très endurant. Il était d'ailleurs assez mauvais en cours de sport de son temps... sans oublier le fait qu'il n'en était pas particulièrement friand, voire carrément feignasse lorsqu'il s'agissait de monter à la corde, faire la course, sauter du haut du plongeoir. "Et pour quoi faire ?" demandait-il souvent. Ce à quoi on lui répondait : "pour entretenir ton corps, jeune homme !" ce à quoi il renchérissait, tout sourire : "ouais, un esprit sain dans un corps sain !" avant de se manger deux heures de retenue pour son impertinence. Eh oui, il a toujours été un cérébral...

Notre jeune Tyler Durden en devenir garde encore les traits d'un parfait poupon, le gros bébé à sa maman avec cela d'étrange et de spécial que son regard n'est pas particulièrement doux et bienveillant. De grands yeux bleus, certes, sur un visage d'ange aux traits doux et bien dessinés, mais cette lueur... et cette façon de vous regarder comme si, rien qu'en tournant la tête et en se braquant sur vous, il ressemblait déjà à un oiseau de proie. Ses iris d'un bleu glacial ont souvent mis mal à l'aise bon nombre de connaissances, sans oublier cette étincelle déjantée qui explose alors dès qu'il entre dans une espèce d'euphorie incontrôlée ou dans ce que beaucoup appelle ses "phases de délire". Oui car il arrive des moments où le cerveau de Severin, en pleine ébullition, n'en puisse plus de se contenir et entre dans une sorte d'irruption qui fait passer son propriétaire pour le dernier des savants fous. Dommage il aurait pu être séduisant avec ce petit nez en trompette, cette vivacité d'expression et de regard, ce grand sourire enfantin et jovial, enfin, d'une jovialité antérieure à nombre de mauvais traitements... Oui, presque un ange... Mais Ted Bundy avait des traits de chérubin lui aussi.

Ajoutez à cela une tignasse blonde en bataille, rivalisant à la perfection dans le désordre et le je-m'en-foutisme total de l'ensemble de sa tenue. Il lui arrivait, à l'époque où il était médecin, de sortir le soir, sans pantalon d'interne sur les cuisses. Non, non il a une hygiène irréprochable encore heureux ! Simplement... considéré que la période "grunge" a eu quelques effets dévastateurs (c'est le cas de le dire) sur sa personnalité. D'ailleurs, vous trouvez pas qu'il ressemble un peu au chanteur de Soul Asylum ? Oui, vous devriez l'imaginer avec des dreads... c'est ce qu'il portait à 15 ans !
Pantalon baggy, sweat immenses, hoodies de ses groupes préférés, manteau de surplus kaki à capuche ou non, jeans troués... enfin, gagez bien qu'il sait aussi faire preuve d'élégance : il n'est pas loin le temps où il lui suffisait de mettre une veste de smoking noire sur un t-shirt et une paire de jeans délavés.

LES SIGNES INFIMES▬

Severin est ce qu'on appelle un surdoué. Il a une intelligence supérieure à la moyenne, son QI ayant été estimé à près de 185. C'est un génie, une forme pure de génie... enfin "pur" cela dépend des cas ! Son talent a cependant été caché durant longtemps, d'une part par l'ignorance de ses parents et professeurs d'autre part par les laboratoires ayant fait diverses expériences sur lui. Ses capacités sont les suivantes : mémoire phénoménale (il peut retenir des pages entières en une seule lecture), appréhension vectorielle (capacité à appréhender le point d'impact d'un objet à un autre mais aussi à déterminer ses failles, ses points de rupture), approche exceptionnelle des mathématiques (il calcule vite... et bien), capacité d'apprentissage accrue (lorsqu'un élève moyen met quatre à six bonnes heures pour apprendre une leçon de trois ou quatre pages, Severin met en tout une bonne demi-heure) sans compter une sensibilité, bien que logique, efficace, loin d'être artistique, à nulle autre pareille.

Il est régi selon un système métrique bien déterminé et s'est forgé sa propre logique, exactement comme le système binaire d'un ordinateur. Tout ce qui ne rentre pas dans les codes préétablis par son esprit n'a soit pas lieu d'être à ses yeux, soit ne lui est ni accessible ni compréhensible. Un professeur l'ayant étudié a résumé la chose ainsi : "il faudrait que le monde se plie à la logique de ce garçon et non l'inverse" tandis qu'un autre de ses confrères embrayait sur : "laissons un tel personnage dans la nature et on obtiendra un second Hitler".

Ce jeune homme est une bombe à retardement. Il a été diagnostiqué à l'adolescence comme souffrant de troubles mentaux assez importants et que l'on a donc associé, fatalement, à ses capacités intellectuelles : il est calculateur, manipulateur et impose chez ses victimes un respect mêlé soit d'admiration voire de fascination. Sa manière d'opérer est d'ailleurs celle typique des maîtres de secte : il s'approche, embobine, convainc puis convertit. Il est ensuite très dur de "désenchanter" la personne qu'il aura prise entre ses griffes.

Mais si Sloan est dangereux pour les autres il l'est aussi pour lui-même. Ses crises le conduisent la plupart du temps à une amnésie partielle et bien souvent totale. Il est notamment comme "possédé" ou "somnanbule", comme l'auront décrit certains des médecins l'ayant suivi, entrant dans une transe inexpliquée dont il est très difficile (voire dangereux) de l'extirper. Il n'entend pas de voix, ne vit pas dans un monde renfermé voire parallèle mais reste dévoré par des délires paranoïaque, persuadé à tout instant que tout un chacun lui en veut. Dans ces cas-là, il peut être sujet à de violentes crises d'angoisse. Il n'est pas non plus marginal et aurait plutôt une personnalité narcissique : il a besoin d'approcher ses victimes, de se sentir aimé, comblé, qu'on le remarque puis qu'on l'admire. C'est son moteur de vie.

La nature n'a d'ailleurs pas été très équitable chez ce garçon. Son corps semble souffrir du manque de certaines vitamines mais aussi de globules rouges. La nécessité d'absorber plus de viande que la normale se fait systématique. Il souffre également de troubles respiratoires encore indéterminés conduisant à des crises d'asthmes assez régulières. De plus, si Severin produit un trop gros effort, il peut lui arriver de s'évanouir -chose ayant considérablement affecté l'épanouissement d'une vie notamment sexuelle. C'est romantique pour la demoiselle d'être le sujet de tant d'attention mais... quand même. La pratique régulière d'un sport pourrait sérieusement envenimer les choses et amoindrir un corps déjà bien mal en point... Il a souvent besoin de beaucoup de repos afin de "recharger les batteries".

Il a d'ailleurs observé un jour : "j'ai un corps comme tout un chacun mais ce n'est qu'une coquille vide pour un cerveau trop grand". Tandis que bon nombre de médecins craignent de le voir finir cardiaque trop tôt...



Histoire


NB : Nous aimerions prévenir nos aimables lecteurs qu'à partir de ce point-là certains propos risquent de heurter la sensibilité des plus jeunes... et des plus sensibles. Aussi, si vous vous amusez à lire malgré notre avertissement ET que vous venez vous en plaindre ("quelle horreur !!", "C'est un scandale !!") non seulement nous ne pourrons plus rien faire pour vous mais en plus... vous passerez pour des débiles Very Happy ! Et ça serait dommage...

Merci d'avance ^^



18 août 2010, Saint Vincent Hospital, NY :

"Ceci est l'enregistrement du cas numéro 122-471-88, dossier patient numéro 001098, Severin Leslie Sloan par le Docteur Joseph Morgan :

Objet : réadaptation du sujet à son environnement initial et expertise de ce dernier quant à sa responsabilité dans l'affaire Keller".

(La bande est grésillante. On entend comme un déclic, signe que l'on vient sans doute d'enclencher l'appareil. Une voix nous parvient toute proche d'abord, lointaine ensuite).

Dr Morgan : alors, Monsieur Sloan ? De quoi souhaiteriez-vous parler pour notre premier entretien ?...

(pas de réponse)

Dr M. : peut-être... peut-être serait-il plus envisageable de démarrer cette conversation par un sujet qui vous tiendrait à coeur, hmm ?

(bis)

Dr M. : Monsieur Sloan, vous devriez...

(raclement de chaise)

Patient Sloan : ... être coopératif, c'est ça que vous vouliez me demander, Docteur ? Parce qu'on a peut-être dix heures pour nous dans les 48 heures de garde à vue ?

(bruit de table)

Patient S. : allez vous faire foutre, j'ai tout mon temps !... Où sont mes bordels de cigarettes ?

Dr M. : si je vous en offre une vous parlerez ?

Patient S. : quoi ?

Dr M. : si je vous offre une cigarette vous parlerez ?

Patient S. : de quoi voudriez-vous que je parle, docteur ? On commence par quoi...

Dr M. : s'il vous plaît...

Patient S. : ... mon père qui me battait...

Dr M. : asseyez-vous, s'il vous plaît...

Patient S. : ma mère qui foutait rien et le regardait faire de crainte...

Dr M. : s'il vous plaît...

Patient S. : ... de s'en ramasser une en retour ?... De mes frères et soeurs...

Dr M. : asseyez-vous...

Patient S. : ... où des vieux que j'ai satisfait pour payer mes études ?...

Dr M. : si vous vouliez bien vous rasseoir maintenant.

(bruit de chaise, long silence)

Dr M. : merci.

Patient S. : y a vraiment pas de quoi...

Dr M. : vous êtes un homme intelligent, Monsieur Sloan. Voire même d'une intelligence au-dessus de la moyenne et, qui plus est, cultivé et instruit. Pourquoi employer ce langage ?

Patient S. : principe d'auto-défense. J'emploie avec vous un langage ordurier et insultant alors que vous faites l'inverse. C'est simplement de la provocation pure et simple, pour montrer que je suis pas de votre côté et que je risque de vous faire regretter ces dix heures ensemble... Vous me parleriez comme le dernier des crétins, j'emploierai alors un langage plus recherché.

Dr M. : on est donc d'accord. Pourquoi ne pas commencer sur la même longueur d'onde ? Je vous proposais quelque chose et...

Patient S. : ma cigarette avant...

Dr M. : ... tenez. On ne peut pas fumer ici.

Patient S. : m'en fous...

(tintement métallique et nouveau silence)

Patient S. : vous dites "tenez" puis ensuite seulement vous poser une interdiction. C'est malin. Bon. Par quoi voulez-vous qu'on commence ?

Dr M. : par ce que vous voulez.

Patient S. : pas de préférence ?

Dr M. : aucune. Vous êtes libre de choisir.

Patient S. : j'adore votre concept de la liberté. Les chevilles menottées à ma bon sang de chaise, mes poignets liés... j'aime, j'aime beaucoup... Mais soit. Ne perdons pas votre temps. Mon enfance, ça vous dit ?

Dr M. : si vous voulez, oui.

Patient S. : bien... Hmm... vous fumez des blondes, pas top. Soit. Je suis né à Hell's Kitchen. Petit appartement. Je suis le deuxième de ma fratrie. Avant moi y a Michaël, deux ans de plus que moi, engagé puis parti pour l'Irak et revenu dans un sac en plastique. Après moi viennent mes deux soeurs : Monika et Betsy. Des jumelles. Puis Henry, un gamin débile. Je l'aime bien. Justement parce qu'il est débile et qu'il ne me juge pas. Il ne fait que regarder et il n'exprime rien... rien d'autre qu'une profonde lassitude. A l'heure actuelle, il va sur ses 17 ans. Pauvre môme...

Mon père est routier. Pas là de la semaine et il rentre le week-end pour piquer ses crises. Ma mère, quant à elle, femme au foyer, nous élève tous. Elle ne boit pas, ne fume pas et à le Christ chevillé au corps. C'est une sainte femme qui reste avec mon vieux par crainte du châtiment divin. Elle encaisse mieux les coups que moi, elle gémit pas, ne se révolte pas. Elle assume. Ou subit ? A vous de voir. Cas classique sur Hell's Kitchen. 25 % des ménages sont comme ça. Les femmes restent parce que les représailles leur foutent les jetons...

Dr M. : les représailles... divines ?

Patient S. : divines ET humaines, doc'. Un jour, un voisin, un rital je crois bien, a flingué sa bonne-femme parce qu'elle avait un amant et qu'elle menaçait de le quitter. Il a répandu sa cervelle sur tout le carrelage de la cuisine avant de repeindre le mur juste en face avec la sienne. C'est la vie...

Dr M. : et vous, qu'en pensez-vous ?

Patient S. : c'est votre graaaande phrase à tous ça, pas vrai ?

...

Rien de particulier. C'est la vie, je vous dis. Et ne cherchez pas à me demander si j'aurais voulu que ça se passe ainsi pour mes parents. Ils sont bien là où ils sont, ils ont trouvé un terrain d'entente.
Mon enfance a été calme, rien de trop, rien de moins, surtout dans ce quartier... Les gens s'imaginent que le monde s'arrête au premier coup de feu tiré. C'est n'importe quoi. On ne fait que se réveiller dans la nuit, sursauter dans la journée et la Terre continue à tourner. On s'imagine tant de choses, comme au cinéma... La vie n'est rien d'autre qu'une bobine qu'on déroule, qu'on déroule et qu'on déroule. Et quand ceux qui ont trop souffert souhaiteraient revenir en arrière, on leur dit qu'on peut pas rembobiner. Non. Vous ne rembobinerez pas jusqu'à la rencontre de mes parents, tout comme vous ne rembobinerez pas pour que la femme de ce rital se sauve à toutes jambes.

Dr M. : et vous ? Aimeriez-vous rembobiner ?

...

M-Monsieur Sloan ?

Patient S. : Je suis déjà en train de le faire.

Dr M. : comment ça ?

Patient S. : si je raconte ma vie, dans un sens, c'est une rétrospective. Alors je rembobine.

Dr M. : vous souvenez-vous de moments particuliers de votre enfance ?

Patient S. : dans le genre "traumatisants et sordides" ?

Dr M. : je... n'ai pas de réponses à vous...

Patient S. : je prends ça pour un oui. Oui j'en ai. Deux ou trois. Celui qui m'a le plus marqué est tout simple... Si je me souviens bien c'était... ouais ! L'été 87...
Mon frère Michaël et moi étions partis jouer au base-ball. Je suis pas très doué et mes capacités physique ne me permettent pas de faire trop d'exercices, alors Michaël m'aide comme il peut. Il est dans l'équipe des mômes du quartier... je crois qu'ils m'ont accepté parce que je suis son petit frère.

Dr M. : continuez.

Patient S. : mais... j'exaspère très vite, Michaël. Il essaye de m'apprendre à frapper et je n'y arrive pas. J'ose pas non plus lui dire que j'en ai pas la force. Je finis par m'arrêter car je veux pas le freiner et m'entendre dire que j'étais qu'un gros nul tout le long du trajet de retour. Je m'assieds le long d'un arbre. Il faut chaud. Foutrement chaud. Des oiseaux chantent sous un ciel blanc et saturé. Mon frère frappe cette putain de balle puis court. J'ai sursauté et il est tombé...

Dr M. : qui ? Votre frère ?

Patient S. : nan, l'oiseau. L'oiseau qui chantait s'est écrasé à mes pieds. Il était raide mort. Juste son aile droite qui bougeait, comme un tressautement. Des gamins à côté de moi ont tout vu et ils ont hurlé, une gosse en particulier. Les autres se sont ramenés, surexcités. J'étais au milieu, debout, hagard. Michaël est venu... et...

Dr M. : Monsieur Sloan ?

(silence)

Dr M. : Monsieur Sloan ?... Vous...

Patient S. : je me suis baissé pour lui venir en aide. Tout autour de moi des "regarde !! Regarde ! Il est crevé !" ou encore "tombé comme une pierre ! Raide mort !". Ils étaient amusés. Ils en riaient même. Je me suis penché. Michaël m'a retenu et éloigné. On est partis...

Dr M. : qu'a-t-il fait ensuite ?

Patient S. : il m'a engueulé, comme quoi je devais pas toucher à ça, que c'était sale, que je choperais la malaria ou une connerie du genre... tsst, la malaria...

Dr M. : en avez-vous parlé ensemble ?

Patient S. : non.

Dr M. : et à vos parents ?

Patient S. (ricanement) : docteur... mes parents...
On est rentrés. J'ai gardé ça pour moi.

Dr M. : qu'avez... qu'avez-vous ressenti vis-à-vis de cela ?

Patient S. : rien. Un profond désordre. Je me sentais sale. Inutile.

Dr M. : dans quel sens ?

Patient S. : je n'avais pas pu sauver l'oiseau. Si ça se trouve, il était mort à cause de moi. Et j'avais envie de tuer tous ces gamins qui se moquaient de lui... tous...

Dr M. : que pense l'adulte que vous êtes maintenant ?

Patient S. : que pense l'a... (soupir) docteur...

Dr M. : cela a-t-il un rapport avec la jeune Linda Keller ?... Docteur Sloan ?

Patient S. : hhmm...

Dr M. : Docteur Sloan ?

Patient S. : j'ai tué Linda Keller. Voila tout.

(bruit de chaise, de pas)

Dr M. : nous reprendrons tout ça demain matin...

Patient S. : voila tout...


***


(bruits identiques de déplacement de l'interrogatoire précédent)

Dr M. : Monsieur Sloan. J'aimerais que l'on aborde la question de la découverte de vos capacités...

Patient S. : tiens donc... c'est vrai, ça m'changera...

Dr M. : j'aimerais que vous me racontiez comment vous l'avez vécu.

Patient S. : comment voulez-vous qu'un gosse le vive ça, docteur ? Ca a été classique, très classique. Ma mère était très fière de moi, peut-être même un peu trop, si bien que mes frères et soeurs étaient jaloux, à part peut-être Henry. Hey ! L'autiste de la famille s'entendait le mieux avec le petit génie, c'est pas merveilleux hein ? Mon père s'en foutait... moi ou un autre... Et mes camarades de classe voyaient ça d'un mauvais oeil. Ma mère s'est battue pour que j'entre en institut spécialisé. Là où ça coinçait c'est qu'elle ne se soit pas battue pour donner toutes ses chances à Henry. Ca a pas arrangé les choses... Nos économies n'ont pas été englouties. On suivait un programme spécial mis en place par le gouvernement et visant à développer sinon exploiter le potentiel de certains surdoués. J'étais de ceux-là... et j'avais huit ans.

Dr M. : comment se passait votre vie à l'école ?

Patient S. : bien. Je rentrais tous les soirs chez moi et je n'avais pas de problème... les autres élèves me paraissaient froids et quelconques, sans intérêt... j'en ai vite fait le tour... et eux ne m'approchaient pas.

Dr M. : pour quelle raison ? Vous le savez ?

Patient S. : je leur faisais peur. Les enfants sont comme les bêtes, ils marchent à l'instinct. Ils me "sentaient" pas. J'ai continué ma vie, passant de professeurs en professeurs, de test en tests... j'étais un génie des maths et je lisais beaucoup. De la philo. Nietzsche. J'aimais Goethe aussi. J'ai lu Marx, décevant. Et j'ai lu Mein Kampf... puis Kent, puis Sophocle -trop gentil. J'ai étudié la théologie il fut un temps, l'Islam, du moins ses théories actuelles, m'ont fasciné. Le Bouddhisme a eu un impact sur ma vie en ce sens que j'avais vite appris à me défaire de ce que je pouvais posséder... A croire que Marx aura lui aussi eu un impact. A cette différence que j'aime pas partager.

Dr M. : que retenez-vous essentiellement de ce savoir ?

Patient S. : il vous est jamais arrivé, doc', de vous lever un matin et de vous dire "mais pourquoi ?". Pourquoi, finalement, je fais ça ? Pourquoi est-ce qu'on attend autant de moi chaque fois ?

Dr M. : logiquement, ce n'est pas à vous de poser...

Patient S. : eh bien aujourd'hui je vous en pose une. Et d'ailleurs vous allez y répondre car votre éthique vous force à me répondre ! Car, en tant que psychiatre, vous y êtes forcé, oui, forcé, simplement car je pourrais décider de me braquer et de me fermer à toutes vos tentatives de communication.

Dr M. : le feriez-vous ?

(silence)

Dr M. : en seriez-vous capable ?

(bis)

Dr M. : Monsieur Sloan, nous ne sommes pas ici pour faire mon interrogatoire mais le vôtre et je progresse et travaille uniquement dans votre intérêt.

Patient S. : vous n'êtes pas obligé de me répondre maintenant. Mais pensez-y. A quoi ça rime tout ça, hein ?... A quoi ça rime ?

...

J'ai faim.

Dr M. : voulez-vous que l'on s'arrête pour... pour déjeuner ?

Patient S. : j'ai besoin de sucre... beaucoup de sucre...
Je suis épuisé...


***


(l'enregistrement reprend en milieu de cette phrase)

Patient S. : ... ET DE QUEL DROIT VOUS PERMETTEZ-VOUS DE ME JUGER ? DE QUEL DROIT ?? C'ETAIT QUOI CES DOCUMENTS ? POURQUOI M'EN AVOIR PARLE ??!

Dr M. : ils... ils p-pensent que vous n'êtes pas comme les autres, ils... vos tests ont révélé...

Patient S. : bon Dieu de conneries...

Dr M. : vos tests révèlent autre chose...

(Mouvement de feuilles, assourdissant les premiers mots dits par Monsieur Sloan)

Patient S. : ... et les flics sont venus me voir avec des infos pas mal croustillantes, j'ai envie de dire. Des tests qui sont restés secrets jusqu'à ma majorité m'ont été balancé sous le nez y a deux heures. Ils révèlent que je suis un sociopathe à tendance narcissique, ceci ayant pu entraîner...

Dr M. : Monsieur Sloan, rien n'a été...

Patient S. : CECI AYANT PU ENTRAINER la décision prise par la famille Keller...

Dr M. : rien ne peut être prouvé ainsi, Monsieur Sl...

Patient S. : ils sont venus me dire, texto : "t'es un vendu, Sloan. T'es pas un médecin, t'es un gourou de secte ! Tu les as endormi pour tuer cette gamine ! Tu les as manipulé". C'est ce qu'ils prétendent de moi. C'EST CE QU'ILS PRETENDENT DE MOI, DOCTEUR !!!

Dr M. (mouvement de chaise) : je vous en prie, calmez-vous !

Patient S. (grognement) : je... je suis calme !! Comment voulez-vous que je sois calme ? On me traite de malade mental, je suis un scientifique !! Un scientifique ! Et un médecin !! On m'accuse de meurtre, bordel, alors que mon but est de sauver des vies !! J'ai... j'ai placé mon savoir entre les mains de la recherche et du progrès ! De la science, bordel... (gémissements) de la science...

Dr M. : docteur Sloan, asseyez-vous, allez... asseyez...

Patient S. : je sauve des vies humaines chaque jour... chaque jour... regardez ! Regardez comment on me remercie ! Ah ! Ils sont vraiment... vraiment dégoûtants ! Vraiment... Moi ? Un sociopathe ?! Mais je leur ouvre les yeux, à ces aveugles, à ces ignorants !! Je leur OUVRE les yeux !

Dr M. : je sais, je sais...

Patient S. : sans moi, ils ne seraient rien !! Ah ça, docteur, ils ne seraient RIEN !!! Des brebis égarées sans repère, sans berger, sans étoile. Ahh, les ingrats... ils me crachent dans la main ! Ils me chient à la figure... bande d'ingrats... tous les mêmes... brebis galeuses...

(cinq bonnes minutes s'écoulent entre cette phrase et la suivante, donné par le patient. Durant ce laps de temps des murmures inaudibles, une conversation entre les deux hommes, des mouvements de chaises puis de feuilles que l'on ramasse)

Patient S. : ... c'est ce qu'ils savent ?

Dr M. : oui. Ce qu'ils pensent. Des tests vous seront faits. On a envie de découvrir ce que vous êtes et ce dont vous êtes capable.

Patient S. : et selon vous, doc', de quoi suis-je capable ?

(silence)

Dr M. : de suggérer aux autres ce qui leur reste à faire... comme pour les parents de cette petite fille que vous avez euthanasiée...

Patient S. : la dernière piqûre, hein docteur ? Cette petite était arrivée sur ma table d'opération en urgence. Elle venait de se faire renverser par un chauffard alors qu'elle était en vélo. Hémorragie interne que je n'ai pas su voir tout de suite et donc n'ai pas pu enrayer. Cette fille était perdue...

Dr M. : la famille, notamment la tante de cette enfant, affirmait que les parents étaient contre ces méthodes...

Patient S. : elle se trompait. J'ai su les guider vers le bon choix et ils ont su m'écouter. En réalité, vous savez au plus profond de vous-même que ce n'est pas ce que j'ai fait qui l'a tuée. Elle était déjà morte avant d'arriver sur ma table... et c'est mon erreur qui a accéléré le processus. Je suis un mauvais médecin.

Dr M. : ce n'était qu'une enfant, Docteur Sloan...

Patient S. : ahh... et soudain vous devenez moins monolithique, Docteur. Vous venez de briser les dernières barrières toute professionnelle que vous vous étiez imposées. Et vous avez vu ? Je vous traite en égal...

Dr M. : oui.

Patient S. : nous ne sommes rien d'autre que des Hommes, Docteur Morgan. Joseph. Rien d'autre.

Dr M. : la... la séance est terminée...

Patient S. : oh que non.

Dr M. : si ! Je... j'en sais assez... sur vous... sur ce que vous avez fait... vous venez d'avouer et à deux reprises...

Patient S. : oui, j'ai avoué être un mauvais médecin et après ? La famille a signé des papiers et donné son accord comme quoi ils s'en remettaient à mon jugement professionnel. Ils sont autant en faute que moi...

Dr M. : vous êtes...

Patient S. : ... diabolique ? Misérable ? Monstrueux ? Génial ?... Je veux l'entendre de votre bouche, Joseph. Est-ce que je suis génial ?

Dr M. : vous êtes... c'est terminé, vous...

Patient S. : vous voulez répondre à ma question maintenant ?

Dr M. : l-laquelle ?

Patient S. : si votre vie mérite la peine qu'on la vive ?

Dr M. : je... euh, je... je ne sais pas... je...
La séance est terminée".

(bruit de coupure mécanique puis fin de la cassette)

"Rapport du Docteur Joseph Morgan sur la réadaptation et l'expertise du patient Severin Leslie Sloan, 20 août 2010 à 22 heures 35 :

Il m'est apparu clairement, au fil de l'entretien, que la personnalité du sujet bénéficie d'une intelligence au-dessus de la moyenne et qu'ainsi les tests opérés autrefois sur lui n'ont jamais été falsifiés.
Tout le long de notre entretien, Severin Sloan s'est montré coopératif, ne faisant preuve d'aucune animosité quelconque à mon égard et répondant avec intelligence à toutes mes réponses. J'ai ainsi décelé chez lui une certaine capacité, peu commune des sociopathes, à demeurer arrangeant -signifiant qu'il faisait de son mieux afin de faciliter ma tâche.

Par deux fois, le sujet a avoué sa culpabilité dans le décès de la jeune Linda Keller et a pleinement regretté que son jugement ait été faussé durant l'intervention. Cependant, au vue de la confiance accordée par la famille, il serait ainsi difficile de déterminer la réelle responsabilité de ce jeune homme dans la mort de la petite fille. Nous sommes d'ailleurs, ce me semble, fasse à un homme, un médecin, qui aura fait tout ce qu'il aura pu, et ce sans le succès auquel il devait s'attendre et même espérer. Je crois pouvoir affirmer qu'il est d'ailleurs le premier désolé...

Pour moi, les charges qui pourraient être retenu contre lui ne devraient suffire qu'à le radier de l'Ordre des Médecins. Que dis-je ?... ne devrait suffire qu'à le sanctionner purement et simplement car, toujours en ce qui me concerne, Severin Sloan n'est pas un assassin mais bien la victime d'un terrible coup du sort.
Il est d'ailleurs bien dommage que certaines autorités ne le voient que comme un sujet d'expérience ou un meurtrier de plus alors qu'un jeune homme doué d'une telle intelligence pourrait nous en apprendre beaucoup plus, notamment sur la nécessité du monde.

Il m'a posé la question de savoir si la vie valait la peine d'être vécue -ou plutôt si "ma" vie valait la peine d'être vécue. Je n'étais pas en mesure de lui répondre, ne sachant alors réellement quelle était ma vie à ce moment-là... ou plutôt croyant ne savoir que trop bien...
Ce jeune homme m'a ouvert les yeux, comme il le disait si bien ! Car qu'est mon existence sinon l'existence de 70 % de la population New-Yorkaise, à savoir métro-boulot-dodo ? Qu'est-ce que ma vie sinon arriver un matin, écouter un pauvre hère, rédiger des rapports sur lui et rentrer chez moi ? Et d'ailleurs, au nom de quelle sacrosainte loi me sens-je obligé d'avoir à juger de ces personnes ?

Comme il l'a dit nous sommes tous des Hommes, égaux, au regard de tous. Et je pense au regard de Dieu. Qui me dit que demain je ne ferais pas la même chose que lui ? Qui peut réellement me soutenir que je n'en serais pas arrivé là pour sauver l'un de mes patients ? Et d'ailleurs, qui peut prétendre être meilleur qu'un autre ?
Ce jeune homme a tout compris du monde dans lequel nous évoluons et dans lequel il est sans cesse nécessaire de rendre des comptes... Pour ma part, à force d'en rendre, j'ai perdu identité et famille. Que me reste-t-il sinon un statut ? Si une guerre éclate demain, je ne serais ni n'aurais plus rien...

Ce jeune homme peut nous apporter beaucoup plus que nous ne l'imaginons. Il est, dans un sens et à sa manière, quelqu'un de génial. Aussi est-ce pour cela que je suggère au Tribunal d'abandonner toute poursuite contre lui.

Ceci est la fin de mon rapport".

(bruit de cassette qui se coupe)


Test Rôle-Play


"On se serait cru dans Shawn of the Dead... à la différence que, contrairement à Simon Pegg, je suis pas allé jusqu'à mon épicerie me chercher une glace puis revenu jusqu'à chez moi sans rien remarquer de ce qui se passe dehors...

Nan ! Moi ma révélation des événements présents s'est passée autrement...

Je vis depuis quelques années dans le Queens avec ma copine, Anastasia, une Russe. En fait, elle est prof de danse à temps partiel et n'a pas encore fini ses études, toujours en interne. Ayant obtenu mon diplôme vers ems 20 ans, j'ai du mal à me rendre compte pourquoi elle galère autant, la pauvre... Son hôpital est pas loin de chez mes parents. En fait, c'est l'Hospital of Mercy, là où je suis né. Amère coïncidence, non ? Elle aimerait d'ailleurs faire en sorte que son boulot ne lui fasse pas une trotte à chaque fois et me demande alors de garder l'oeil, voir s'il y aurait pas une place qui se libérerait à l'hôpital où je suis.

Je ne lui ai pas dit mais depuis quelques mois une place est vacante.

Partager mon lieu de travail avec ma copine ? Et puis quoi encore ? Je tiens au deux, je n'ai tout simplement pas envie d'en sacrifier l'un pour l'autre !

Enfin soit... Ce matin, je me suis réveillé avec l'agréable habitude toute quotidienne d'avoir quelqu'un à mes côtés. Cruelles sensations cependant... J'étais trempé, des pieds à la tête, et le tout rendait une odeur épouvantable. Je me suis levé et...

Il y avait le cadavre d'un homme nu dans mon lit, à moitié dévoré, pissant le sang...
J'ai poussé un cri terrifié, ai dû faire un bond de trente mètres puis ai essayé de me ressaisir, en tentant de me rassurer... Allons ! Un cadavre nu et bouffé dans mon lit, à la place de ma copine, c'est tout à fait normal voyons !
Mais qu'est-ce que j'avais pu faire cette nuit ?

Songeant alors que le fait de découvrir un mec dans mon lit, finalement, ne m'aurait pas choqué plus que cela -l'Homme prend son pied là où il le veut et le peut surtout- je m'imaginais mal avoir pu craquer pour une sorte de specimen de morgue, béqueté par des bestioles ou Hannibal Lecter en personne. Tâchant de garder la tête froide, je fis le tour de la question, tâchant de me rappeler les événements antérieurs mais... rien... zéro...

Haha ! J'étais bien avancé !

De ce fait, si ce mec se trouvait dans mon lit, où était Ana ?

Je n'avais d'autre solution que de me rendre à l'évidence... j'avais viré pédé, elle l'avait remarqué, m'en avait voulu à mort et avait tué ce pauvre type par vengeance... Hey, cocotte ! Heureusement que tu sais rien pour certaines de mes facilités boursières quand toi tu joues les serveuses au bar le plus hip du coin... bordel !

Bon, la journée devait commencer néanmoins... et d'ailleurs, elle commençait assez bien ! J'étais tartiné de sang, plongé dans un rêve surréaliste à échafauder hypothèses sur hypothèses, craignant de devoir affronter une tueuse en série, une MST ravageuse (non, non, non ! Je me serais pas laissé toucher !) et priant pour que ce ne soit qu'une mauvaise blague d'étudiant de dernière année. Haha ! Terrible celle-là, les mecs !

Je me dirigeai donc dans la salle de bain, allumai la lumière et fus immédiatement confronté à la chose la plus improbable et la plus sinistre qui m'eut été donné de voir dans ma longue existence...
De ma bouche partait des traces de sang épaisses et noirâtres, coulant le long de ma gorge et mouillant le col de mon pyjama.

Ce type m'avait... bouffé... ou j'avais...

Une claque pour me réveiller plus tard, je ne mis pas longtemps à reprendre contact avec la réalité. Mais quelle foutue réalité d'ailleurs ? Je m'empressais de me laver, de m'habiller, de faire partir toute trace, paniqué que j'étais, à l'idée que le FBI et l'agent Malone frappent à ma porte ou ne la défoncent.

Ce ne fut que lorsque je revins dans ma chambre que je compris que nous avions tous basculé en plein cauchemar.
Le corps du mort n'était plus là. A la place, une longue trainée de sang se dirigeait exactement vers mon salon. Je la suivis. Elle longeait le couloir, arrivait face au canapé, tournait vers la cuisine, tournait à nouveau à gauche et...
Je sentis comme le souffle de quelqu'un tout contre ma nuque...

Je m'immobilisai. Incapable de faire quoi que ce soit sinon de trembler.

Puis je me retournai...

La séquence qui suivit est assez difficile à expliquer. Moi et ma force de mouche avons réussi à encastrer cette espèce de mort-vivant dans ma table basse en verre, si bien qu'il mit du temps à se relever -tout décidé pourtant qu'il était à me faire... ce que je lui avais... fait. Enfin, si c'est encore plausible comme histoire !
Là encore, improbabilité des improbabilités, je l'ai poussé tant et si fort qu'il s'est retrouvé projeté dans l'une de mes fenêtres, tombant de plus de sept étages.

Et j'étais même pas fatigué...

Qu'est-ce qui s'était passé, bon sang ? Qu'est-ce qui s'était passé ? Je n'arrêtais pas de tourner cette question dans ma tête, songeant sans doute que j'avais ramené un alcoolo ou un drogué chez moi, un type pas sain et pas net... Ou alors m'avait-il suivi jusqu'ici ?...

Si je me souviens de la suite ?

En effet, et ça me revient par bribes parfois...

Mon coeur s'est arrêté. Comment en ai-je été si sûr ? Mes oreilles ont bourdonné, mon sang s'est accéléré pour dispenser les dernières forces nécessaires à mes muscles -instinct de survie du corps humain. Ensuite, mon souffle s'est coupé et j'ai alors réalisé que mes dernières forces venaient de se figer en moi. J'ai voulu hurler. Impossible. Mes cris restaient coincés dans ma gorge tandis qu'une brusque poussée de fièvre me prenait. Je suis tombé à genoux, recroquevillé alors en position foetale tandis que je me sentais mourir petit à petit et j'ai alors songé :

Voila, Sev'. C'est ta punition pour n'avoir été qu'une immonde saloperie tout au long de ta vie. On t'avait prévenu, on t'avait dit d'être sympa avec les autres créatures d'ici bas et tu n'as été qu'une ordure. Maintenant le monde se venge... ou alors le fantôme improbable de personnes que tu auras rabaissé ou martyrisé.

Mais bordel de merde !! J'étais en train de CREVER !! Je méritais pas ça, en tout cas pas comme ça !
Ou alors n'avais-je pas été trop imprudent en voulant éliminer ce toxico de chez moi ? Tout s'était passé si vite... et puis, à l'heure où j'émettais cette hypothèse, l'hémoglobine manquait pour irriguer mon cerveau. J'allais m'éteindre doucement...

Avant... que...

Mon coeur s'est soudain relancé et j'avais d'horribles douleurs dans la poitrine, exactement comme si quelque chose s'efforçait d'en sortir. Je me rehaussai d'un bond, à quatre pattes, dans cette position tellement peu humiliante -surtout pour nous les hommes- qui vous fait songer à la fin d'une mauvaise cuite, près à rendre... à tout rendre...S'ensuivit des haut le coeur particulièrement atroces, la nature ayant décidé de pas me lâcher de sitôt, me courbant en deux, raidissant la totalité de mes muscles et me faisant hurler à plein poumons toute la douleur que je ne pouvais plus contenir. J'étais aux abois, faible, entre les mains d'un destin qui ne s'amusait que trop bien.

J'ai alors vomi quantité de sang sur quantité de sang, éclaboussant mes mains, mes bras, explosant en des gerbes sombres sur le sol, chose que je n'aurais jamais pu imaginer même dans mes pires cauchemars. Lorsque je reprenais mon souffle ce n'était que pour hurler à la mort, ou éclater de rire sous une douleur pénétrante avant de vomir à nouveau tandis que je distinguais à peine dans ce marasme de fluide sanguinolent le dessin de masses organiques plus importantes. Je ne voulais pas savoir ce que c'était, ne voulais pas deviner... le simple fait d'y penser ne ranimait que trop bien les vomissements qui s'emparaient de moi. Je me vomissais. Et c'était horrible.

Une grande souffrance s'empara de moi et tétanisa mes muscles. Je tombais en avant, face contre terre, respirant et avalant de mon propre sang tandis que je me tordais en deux, cherchant à échapper à un tueur invisible et qui était en moi -et rien d'autre que moi. Je suintais le sang, partout, de tous les orifices... mais je vous passe les détails. Une contraction dans la poitrine vint à couper mon souffle encore une fois tandis que j'avais l'impression qu'une main aussi puissante qu'un étau de fer "déplaçait" mes organes vitaux. J'ai dû, durant ce quart d'heure atroce, appeler ma mère plus d'une fois... J'étais au bord de l'agonie. Pas cool. Vraiment pas cool. Je priais, hehe, moi, le récalcitrant à toute autre théologie que la mienne j'ai prié un dieu que j'implorais de me tirer d'affaire, récitant des chapelets de prières dont je fus bien surpris de me rappeler. J'ai à nouveau vomi, et pas que du sang. Une matière spongieuse et grise se déversa de ma bouche, emplissant mon palais d'un goût âcre. J'en bavais. Je pleurais. Je hurlais, suppliant qu'on me foute enfin la paix... avant de me retrouver sur le dos, les yeux fixant le plafond, le corps abandonné, sans force, plus rien.

Mes muscles se détendirent lentement tandis que l'air réinvestissait mes poumons sans difficulté, faisant se soulever ma poitrine exactement comme si rien ne s'était passé. Je fixais le plafond, bien trop content que ceci soit enfin terminé pour me relever directement.
J'entendis qu'on frappait à ma porte et une fois transfigurée par la terreur me parvint aussitôt. On m'appelait. On me demandait si tout allait bien et si je pouvais ouvrir. Je fus pris d'un fou rire.

Oui, tout allait bien... tout allait même très bien...

Depuis ce fameux jour, je conduis un van emprunté au voisin du troisième. Ce type, un magasinier, qui bossait depuis vingt ans dans la même entreprise de boucherie, s'est fait descendre par ce que beaucoup ont préféré appeler une "abomination". En réalité, c'est son fils de 14 ans qui lui a sauté dessus pour lui arracher la moitié de la gorge. Tina, la nana qui est assise à côté de moi, côté passager donc, m'a supplié de ne pas l'achever. "Il faut l'emmener à l'hôpital immédiatement !! Toi qui es médecin, tu dois pouvoir faire quelque chose !". J'ai pas hésité, pas un seul instant... Damon, le petit camé du premier, n'arrêtait pas de répéter "vas-y, bute-le, mon pote ! Bute-le ! Il va se réveiller comme ma copine, bute-le, bordel !".
Je l'ai fait... mais l'arme qu'il me tendit alors fut parfaitement inutile.

Moi, le gringalet, moi le sans force, sans vie, sans endurance...

J'ai explosé le crâne de ce type entre mes deux mains, exactement comme un melon trop mûr. Puis j'ai dit :

"Personne n'a une serviette ?".

Damon a eu un sourire "space" comme il dit si bien et Tina s'est détournée. Elle n'en croyait pas ses yeux. Je n'en croyais pas les miens.
Il faut dire qu'un peu avant que je leur ouvre la porte je fus même surpris de l'état dans lequel j'avais laissé mon appartement... Dévasté voila ce qu'il était. Comme si je m'étais amusé à faire voler les meubles au quatre coins de la pièce alors que j'avais été, vous êtes témoins, littéralement cloué au sol par la douleur. Le parquet avait été lacéré, non, labouré et en y regardant à plusieurs fois il me restait d'ailleurs des échardes sous les ongles.

Qu'étais-je devenu ?... moi... est-ce que c'était moi ça ?

En tout cas, c'était assez cool ! Je veux dire, n'importe quel abruti flipperait mais moi je trouvais ça démentiel ! Absolument génial ! J'étais même, j'en suis sûr, plus balèze et résistant que n'importe quel Schwarzenegger robotisé et sur-bodybuildé ! Je pouvais me mesurer à un Alien sans arme, sans gant quand je le souhaitais...

Après donc que ce pauvre voisin ait rendu l'âme, nous avons remercié le ciel qu'il ait laissé à disposition un van assez grand pour nous contenir tous les trois sans peine. Tina était terrifiée. Damon... en passe d'être en manque. "Non, on restera pas ici, ai-je dit à Tina, trop risqué. Et il faudra qu'on sorte un jour, ne serait-ce que pour se ravitailler". Elle était persuadée qu'il nous faudrait nous adresser à une quelconque autorité et je fus d'accord... mais pas pour longtemps.

Tout autour de nous se déployait un chaos suprême et à nul autre pareil. Des voitures renversées sur le bas côté, explosées dans un mur ou finissant de cramer jonchaient notre parcours. Sans compter ces morts, ce sang, l'odeur de viande grillée... Je me raccrochais au volant de mon van comme un pédophile s'efforce de se maîtriser face à un groupe de gamin. Et c'est alors que je vis mon propre reflet dans la vitre. Mon visage, mes traits, ils avaient pris une telle complexité... et mes yeux, ils avaient comme un reflet... un reflet réellement électrique. Etais-je entré en transe ? L'autre camé de Damon m'avait-il filé un truc pas net ? Est-ce qu'on était tous sous le coup d'un gaz hallucinogène ? Je jetais un regard à Tina qui s'était endormie et à l'autre tocard juste derrière nous qui scrutait l'horizon avec anxiété... et on manquait d'essence. Alors... direction la pompe la plus proche.

Nous nous arrêtâmes en bordure d'autoroute. Tina fut la première à sortir afin de se dégourdir les jambes et Damon resta, recroquevillé qu'il était, à l'arrière du van. Il faisait ce que certains autistes font quand ils vont entrer en crise et que je faisais même parfois étant enfant... il se balançait d'avant en arrière, fiévreux, coupé de notre réalité. Je me penchai à sa hauteur et demandai :

"Ca va ?".

Il me baragouina un truc du genre "euh, bah euh, oui, je... oui, t'inquiète, mec... ça va..." gna gna gna... que je traduisis rapidement en "yyy m'faaauuut ma caaammmee !!".

"Bien, souris-je, je vais à l'intérieur, la boutique là, juste en face... Si tu as besoin de moi...".

"Ouais, ouais j't'appelle, promis".

Il était comme une loque.

Mer-vei-lleux !!

Je n'avais pas l'intention d'aller dans cette boutique, et ce pour deux bonnes raisons. La première car je ne savais pas sur quoi j'allais tomber... Si je tombais sur un morceau de mon acabit, j'étais mort. Et de deux, si je trouvais des provisions et de quoi me défendre, je serais alors obligé de partager avec les autres. Or, je n'aime pas partager...
Et puis sincèrement mes préoccupations étaient ailleurs.

J'avais la dalle.

Je reviens donc au van, ouvrit la porte arrière et fut sursauter ce pauvre Damon qui se justifia sur un ridicule "j'savais pas qu'c'était toi".

"Eh bah c'était moi".

"Tu veux quoi ?".

"Viens par là, dis-je après un silence, y a quelque chose que je veux te montrer...".

Ca sonne très pédophile ça, nan ?...

On s'est éloigné. L'autre savait que j'étais toubib et donc pensait sûrement que je m'étais ramené avec quelque chose qui l'aiderait à passer cette douloureuse épreuve. Il a commencé à chouiner comme quoi sa copine c'était toute sa vie, qu'ils voulaient se marier, se barrer dans l'Ohio, des conneries du genre... qu'il lui aurait bien fait un bébé, que c'était leur souhait d'être parents et bla bla bla... j'écoutais tout en hochant la tête et j'étais sombre, plus sombre que jamais. Mais, sans déconner, c'était grave la fête dans ma tête !

On s'est approché des toilettes et avant d'ouvrir la porte je l'ai plaqué contre le mur et me suis rapproché. Il m'a sorti un truc, je vous raconte pas, ça m'a trop fait rire ! "T'es pas un peu pédé toi des fois ?". En fait, ce mec je l'avais jamais vu, mais il venait de découvrir de ces trucs sur ma personne que sincèrement il avait, à cet instant-là, réussi à grappiller un peu de mon respect. J'ai rien dit, j'ai juste souri. Il m'a balancé un de ces trucs de dingue ensuite : "ouais, si faut ça pour que tu me donnes de tes doses, je le fais". Raahhh le... Il était trop fort, ce mec ! J'ai rien dit et je me suis contenté de le regarder lentement. A un moment il a voulu se baisser mais je le tenais trop fermement par son t-shirt des Ramones. Alors il m'a demandé ce que je foutais et j'ai dit :

"Ce qui m'intéresse, c'est pas ta beauté extérieure. C'est ta beauté intérieure".

Il a souri connement puis :

"Ouais, t'es grave un malade toi... t'es pas bien dans ta tête...".

Comment avait-il deviné ?

J'ai planté sec dans sa carotide toute saillante. Sans blague ! J'avais l'impression qu'on m'avait greffé la mâchoire d'un rott durant mon sommeil. C'était plus de dents que j'avais mais un étau et qui ne lâchait pas. C'était le pied... que j'ai pris d'ailleurs ! C'était phénoménal. Et puis j'avais trop faim, trop soif et ce sang tout chaud qui me coulait dans la gorge et le long de mes lèvres je... j'en ai bu avec délice. C'était bon, cuivré, un régal. Puis j'ai bouffé à même le producteur ce qui pouvait lui rester de chair et de muscles à son cou. Le plus jouissif ? Il tressautait. Ce sont les derniers signes de vie. Ces tressautements nerveux. Les dernières informations que le cerveau envoie au corps. Comme moi, mon vieux, comme moi...

Je fis rapidement la synthèse de ce qui venait de m'arriver. J'avais échappé de peu à la mort et j'avais cru qu'une puissance divine me faisait enfin morfler pour mes fautes... j'étais dans l'erreur. Quelque chose s'était posé sur moi à cet instant précis et avait décidé que je serais celui qui devrait survivre dans ce monde livré au chaos et à la destruction. Quelqu'un, Dieu peut-être ?, avait décidé que je serais SON élément, l'espèce évoluée qui survivrait à tous les massacres. C'était quoi ça ? La sélection naturelle ? Il remplaçait une race par une nouvelle. C'était ça l'évolution ? Non, posons les bonnes questions : étais-je cette évolution ?

Assurément que oui. Sinon ma force n'aurait pas été décuplée. Mes ongles ne se seraient pas transformés en véritables griffes et mes dents en crocs -quoi que je fusse loin d'égaler Dent de Sabre... et je n'aurais pas acquis une force suffisamment brutale pour me permettre d'envoyer un paquet de viande voler à travers la fenêtre.
Voila, c'était dit. On venait de m'ouvrir les yeux !
J'étais devenu un prédateur. L'espèce au sommet de la chaîne alimentaire et, croyez-le ou non, cela m'amusait de considérer chaque humain que je pourrais désormais croiser comme un amas de chair potentiellement nourrissant.

Tina ne manqua pas de me voir dans cet état. "Sev' ! Que t'est-il arrivé ? Que... tu saignes ?! Où est Damon ?... et tes yeux... tes yeux...".

"Oui, mes yeux... qu'est-ce qu'ils ont ?".

Elle porta une main à sa bouche, ses pupilles rétrécies de terreur, hochant la tête comme refusant d'y croire... Et dans la mienne, le schéma se faisait tout seul : entité organique (donc à même de me rassasier), humaine (donc un poids pour la suite du parcours) et féminine (hinhinhinhinn....).

"Tina ?".

"O-oui ? Quoi ?".

"Tu peux venir voir là-bas ? J'ai un truc à te montrer".


Et vous ?

Pseudonyme ou prénom du joueur ▬ Nini ou... Darknini pour les intimes ! Mais ici, ça sera aussi Camden Wink !
Présence sur le forum ▬ Tout le temps là Very Happy
Commentaire ▬ Sans déconner... j'adore ce forum, j'adore nos persos looll XD
Comment as-tu connu ce forum ? ▬ J'ai un peu aidé à le monter ^^
Code règlement ▬
© Fiche de présentation codée par Fanchon, via SOS FORUM RPG
Revenir en haut Aller en bas

"Rien... j'suis juste le reflet de vos propres horreurs !"

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
ARMY OF ME :: 
CATCH MY HAND
 :: Quis sim :: The delivery
-
Sauter vers: